La société française Biodiv-Wind¹ publie la première étude qui explique comment les Systèmes de Détection de l’Avifaune (SDA) réduisent le risque de collision des oiseaux sur les éoliennes.

Stopper la course d’une éolienne en cas de proximité d’un oiseau en vol afin d’empêcher une collision ? La solution sonne comme une évidence. Pourtant, aucune étude ne l’avait jamais expliqué scientifiquement jusqu’ici.

Pour y parvenir, les équipes de Biodiv-Wind ont analysé les données issues de ses systèmes SafeWind qui détectent en temps réel les oiseaux et peuvent déclencher automatiquement l’arrêt des éoliennes puis leur redémarrage lorsque les oiseaux s’en sont éloignés.

Près de 600 000 vidéos de détection de Milan royal (Milvus milvus), espèce protégée et particulièrement vulnérable, ont ainsi été collectées sur 251 éoliennes européennes pendant quatre années puis croisées avec les données de vitesse de rotation des pales.

Les résultats obtenus sont présentés en détail dans la FactSheet ci-jointe.

Il en ressort que le Milan royal a plus de difficultés à anticiper le danger lorsque les pales ont une vitesse supérieure à sa plage de vitesse de vol qui peut atteindre 76 km/h. Plus précisément, ralentir une éolienne jusqu’à une vitesse de 110 km/h en extrémité de pale permettrait de réduire de plus de 90% le risque de collision.

Ce résultat n’est pas anodin. En effet, ce seuil de vitesse est proche de la vitesse minimale de production de certaines éoliennes contemporaines. Ainsi, plutôt que d’arrêter complètement une éolienne, il serait possible de seulement la ralentir pour réduire drastiquement le risque de collision. Cela permettrait de maintenir un minimum de production, réduisant ainsi les pertes économiques, mais aussi et surtout d’éviter les intermittences de connexion au réseau électrique qui compliquent sa gestion et réduisent la durée de vie des installations.

Pour autant, réduction du risque n’est pas annulation totale puisque des collisions ont été observées sur des éoliennes en arrêt fonctionnel. Les recherches doivent donc se poursuivre pour mieux comprendre ces situations et y apporter une solution.

Quoiqu’il en soit, ces résultats, associés à d’autres études scientifiques récentes démontrant que le risque de collision est quasiment nul pour certains rapaces au-delà de 200 mètres des éoliennes (Rolek, 2022)², donnent de nouvelles pistes robustes pour concilier la préservation de la biodiversité et la production électrique éolienne.

1. Biodiv-Wind SAS est une société française basée en Occitanie. Elle compte 47 collaborateurs incluant écologues, développeurs informatiques et techniciens. Depuis 2015, elle a équipé de ses systèmes SafeWind près de 480 éoliennes dans 9 pays.
2. Rolek et al. : Flight characteristics forecast entry by eagles into rotor-swept zones of wind turbines, Ibis (2022), 164, 968-980.

L’étude: https://www.biodiv-wind.com/wp-content/uploads/2023/06/Biodiv-Wind-Fact-Sheet-Collision_Milvus-milvus_2023_FINAL_FR.pdf

Email : contact@biodiv-wind.com Téléphone : +33 (0)7 45 09 14 45